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1Monsieur, depuis le retour de la court de celluy d’Auranges que y avoit esté envoyé, lequel m’apporta
2votre lettre, jay receu les autres deux votres des XXe et XXIe daoust, la dernière le XXXe dicelluy
3avec celle que le roy mescrit, et coppie de celles de sa majesté à vous et au sieur de Barchon pour le
4faict de la restitution d’Auranges es mains dudit de Barchon, laquelle je tiens desia avoir esté
5faicte par monsieur d’Arces, suyvant la volunté de sa majesté et votre, à laquelle nous ne pouvons
6moins faire que de nous conformer, après que vous de votre part, et moy de la myenne, y avons eu
7faict tout ce qu’avons peu pour remonstrer le mal et prejudice que telle restitution apportera
8à tous les pays circonvoisins, et singullièrement aux pauvres catholicques dudit Aurange,
9lesquelz, comme jentends, ne se veulent pas tant fier dudit de Barchon, ny du commandement
10quil a de les traicter doulcement quilz, ou la pluspart nayent abandonné leurs maisons
11pour aller habiter ailleurs, chose qui est bien grandement à deplorer ; et Dieu vueille
12quil n’en advienne pis, et que sa majesté nait à se repentir de ne nous avoir creuz, ou que nous nous
13trouvons menteurs en noz oppinions. Je presupose que ledit sieur d’Arces avant son despart
14fera tout ce quil pourra pour recommander lesdits pauvres catholicques qui y demeureront,
15mais je ne scay pas siledit Barchon aura souvenance du commandement dudit seigneur roy
16et sil les en fera ressentir, de quoy nous nous pourrons appercevoir avec le temps ;
17et quant il en useroit autrement, ou quil ne voysineroit comme il appartient, je
18masseure que vous ne l’endurerez pas non plus que moy, pour le zelle que nous avons
19à la protection des subiectz de sadite majesté et de ceste stat, qui nous a meuz d’en faire ce que
20nous avons faict, et encores quil nait reussi selon noz intentions, si est-ce que les bons
21nous en sentirons tousiours gré, et principallement Dieu, lequel je supplie vous donner
22monsieur, en parfaicte santé, heureuse et longue vie, me recommandant bien
23affectueusement à votre bonne grace. D’Avignon, le IIe de septembre 1571.
24Votre plus affectioné à vous honorer
25aymer et servir
26G. card. d’Armaignac
27Monsieur, je n’ay poinct aucunes nouvelles que monsieur de Nevers soit encores arrivé à Marseille.
28Jacoit quil y ait quelques jours que ses chevaulx quil avoit laisser ly attendent et soubdain que
29j’en entendray, je ne fauldray vous en faire part. Monsieur de Joyeuse est icy depuis ce matin, de
30retour d’accompagner monsieur le cardinal Alessandrin jusques à la frontière d’Espaigne.